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Adapté d'un conte persano-arabe, Aladdin avait, en 1992, fait un gigantesque succès. Fort de cet atout dans leur manche, les producteurs Disney mettent bientôt en chantier une série télévisée adaptée du long-métrage, qui verra le jour en 1994. Comme c'était déjà le cas pour d'autres séries telles que La Bande à Picsou et Super Baloo, Aladdin - la série aurait dû être introduite par un long-métrage d'animation divisé en 4 épisodes. La trame de celui-ci est toute trouvée pour les scénaristes: ils ressucitent dare-dare Jafar, le merveilleux méchant du film Aladdin. L'idée est évidemment lumineuse; piégé bien trop tôt dans sa lampe pour deux mille ans, Jafar n'a pas encore donné le maximum de ses possibilités. Ce qui est aussi valable pour Iago, son perroquet, dont les hilarantes mais trop rares répliques émaillaient le film d'origine. Après que cette distributions des rôles des méchants ait été achevée, reste donc le trio Aladdin-Jasmine-Abu, facile à réutiliser sans aucunes modifications. Reste le Génie, qui était parti à la fin d'Aladdin faire "le tour du monde"… Pas facile de le ressortir si vite des cartons. Pas de panique, ce sera l'occasion de prouver qu'on est nulle part mieux que chez soit auprès de ses proches; le Génie a commencé son tour du monde, mais s'est vite aperçu que tout seul ça ne valait pas la peine… Aussi rentre-t-il en vitesse. Fort de ce casting impressionant de personnages de premier plan, les scénaristes Disney mitonnent donc une trame permettant de les réunir correctement.

Une fois que le story-board a été terminé, quelqu'un chez Disney semble s'être avisé du fait que le potentiel du film dépassait, de loin, celle d'un feuilleton télévisé. C'est décidé, on en fera un long-métrage à part entière ! Sauf que… Le budget accordé d'ores et déjà au projet n'a rien de commun avec celui d'un film de cinéma, loin s'en faut. Tant pis: Aladdin II ne sera qu'un téléfilm. Et alors ? N'entendant pas baisser les bras, l'équipe qui croit dur comme fer au film le termine donc, pour le lancer directement sur le marché de la vidéo sans même une diffusion à la télévision au préalable, mais appuyé par une campagne publicitaire intensive. Et ça marche:  le film obtiendra le titre envié de la vidéo la plus vendue sur le marché américain en 1994 ! A posteriori, le film possède en fait autant de défaut que de qualités, n'en déplaise à mon confrère Zuzu Disney du site Chronique Disney qui dans une critique assassine (à lire ici) voit en Le retour de Jafar un des ratages les plus complets de l'histoire de Disney, et au site Les Grands Classiques Disney qui livre une critique certes plus nuancée que Zuzu (à lire ici), puisqu'il reconnaît les avantages du scénario, mais qui en fait tout de même un "mauvais" film.  Je suivrais ainsi Zuzu Disney et les Grands Classiques à propos de l'animation, d'une qualité minable même pour une production à faible budget, même si elle n'atteint pas le summum de nullité de certaines productions récentes pour la télévision réalisées par d'autre studios. En revanche, en quoi le scénario est-il "bancal" ? Quand à la bande-son, que Zuzu Disney descend en règle… Si elle n'est pas aussi parfaite que dans Aladdin, elle fait figure tout à fait honorable, livrant une nouvelle performance du Génie intitulée Je rentre au pays, et offrant à Jafar son premier grand rôle musical avec Tu n'est qu'un amateur.

Un autre travers souvent reproché au film serait l'absence de Robin Williams au générique: il doublait en anglais avec génie (c'est le cas de le dire) le Génie dans le film d'origine; son remplaçant est bien fade à côté de la performance qu'il avait effectuée sur le premier film. Mais évidemment, cette erreur laissera froid les spectateurs français, qui ont eux droit au même doubleur que dans Aladdin, doubleur extrêmement talentueux.

Notons toutefois quelques "erreurs" par rapport au film de référence:

  • Le Génie porte encore ses bracelets dorés, qui étaient pourtant le symbole de son esclavage, et qui le quittent d'ailleurs lors de sa libération à la fin d'Aladdin. Simple erreur de distraction, probablement.
  • Jafar, sous sa forme de Génie Rouge, avait dans le grand classique des yeux lumineux. Ils sont simplement jaunes dans Le retour de Jafar. L'erreur est ici intentionnelle: avec son faible budget, le film n'avait vraiment pas de quoi se payer ce genre d'effets spéciaux pas franchement indispensables.
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